Un produit anti-moisissure interdit, glissé dans des chaussures importées de Chine, a provoqué en France de graves réactions allergiques, relançant le débat sur la sécurité des produits chinois après le rappel de canapés Conforama ou le récent scandale du lait frelaté.
Ce produit, du « diméthylfumarate », se trouvait dans de petits sachets glissés dans des bottes, chaussures et ballerines chinoises, pour les préserver des moisissures. Il avait déjà été retrouvé dans des lots de fauteuils chinois ayant causé des allergies, et retirés de la vente fin juin par Conforama (groupe PPR).
« C'est une substance qui n'est pas autorisée dans l'Union européenne en tant que produit antifongique », a indiqué hier la Direction générale de la santé (DGS), précisant que plusieurs consommateurs s'étaient plaints d'allergies depuis début octobre.
Une centaine de prélèvements faits sur ce produit trouvé dans les chaussures sont en cours d'analyse, mais les résultats ne sont pas encore disponibles, selon la DGS.
Sensation de brûlures La direction de la concurrence a déjà fait procéder au retrait de bottes chinoises en Côte d'or, où les premiers cas ont été signalés début octobre, ainsi qu'à Angers.
Contrairement au gel de silicate, autorisé et inoffensif, le diméthylfumarate peut rapidement provoquer des eczémas importants, entraînant brûlures et douleurs nécessitant la prise de corticoïdes.
Le 15 octobre dernier, Véronique Homer, une commerçante d'Ingrandes-sur-Loire (Maine-et-Loire) avait ressenti des démangeaisons, puis de véritables sensations de brûlures, après avoir chaussé des bottes commandées pour son magasin.
« Quelques heures après, mon pied avait gonflé et les douleurs
étaient horribles, comme si on me l'avait mis dans le feu », a-t-elle expliqué .
Plus de la moitié des chaussures importées en France (168 millions sur un total de 305 millions de paires sur les huit premiers mois de l'année) viennent de Chine, pour un montant de 677 millions d'euros, sur un total de 2,7 milliards d'euros), selon les chiffres des douanes.